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À la tête de BRUT, sa boutique vintage, Paul Benchemoun est (aussi) une encyclopédie vivante du vêtement de seconde main. Associé à Octobre le temps d’une collection capsule de trois pièces upcyclées, il nous parle de son style et de ses habits fétiches.
Enfant, Paul Benchemoun évolue au sein d’une famille très attachée aux vêtements. D’un côté, son père tient une boutique « de fringues », de l’autre, son grand-père vend du surplus militaire aux célèbres puces du canal, à Lyon.
« C’est à l’approche de mes 25 ans, rattrapé par mes souvenirs de jeunesse, que j’ai eu l’idée un peu folle de me lancer dans la mode en ouvrant un showroom dédié aux professionnels du textile ». Là, il regroupe ses dernières trouvailles vintages, venues du monde entier, avant d’ouvrir à Paris, sa boutique-échoppe BRUT, accessible au public, en 2017.
« La mode, c’est un grand chantier dans lequel il y a beaucoup à faire. »
Côté inspirations, Paul ne se reconnaît pas vraiment dans les marques actuelles, mais plutôt dans ce qui touche à l’artisanat.
« J’aime voir comment les artistes s’habillent, ça a été ma première source d’inspiration. La première veste que nous avons fabriquée, c’était une veste de sculpteur inspirée de Brâncuși. »
Parler avec Paul, c’est aussi l’occasion de discuter de contre-culture :
« On m’a parfois reproché mon goût prononcé pour des pièces qui ne faisaient pas l’unanimité. Quand j’ai commencé, il y avait une grosse tendance autour des vêtements rapiécés, du patchwork. C’étaient des pièces qui au départ n’avaient pas vocation à être belles parce qu’elles avaient été usées, abimées par le temps. Et pourtant, une fois sorties de leur contexte, elles devenaient des œuvres d’art. C’était un peu un retour à la définition de l’art brut. Un art qui ne vient pas des artistes, mais des créations elles-mêmes. »
« Chez BRUT, nous travaillons principalement autour de matières comme le coton, le canevas, la moleskine, le cuir. Des choses brutes, elles aussi. »
Côté style, Paul assume des influences diverses : « J’aime les marques des années 80 qui pourraient sembler désuètes, mais que je mixe à des basiques, du vintage. Mon style est une synthèse de ma culture vestimentaire. C’est ce que j’ai voulu transmettre avec BRUT x Octobre. On a produit 3 pièces qui fonctionnent en silhouette : un gilet, une parka et un pantalon. »
L’essentiel qui le suit partout ? « Une paire de New Balance made in USA, bien sûr, pour la qualité et le confort. »
« Chez nous, le gilet est matelassé avec un nylon de l’armée. On aime bien cette idée de mixer des pièces avec différentes couches de vêtements. Il peut se greffer sur un look pour lui apporter une touche vintage. »
Parka Octobre x Brut — 240€
« La parka est un classique de l’armée américaine qu’on a remis au goût du jour dans une matière déperlante. En fonction de ce que j’ai pu sourcer, on a donné vie à une pièce qui nous paraissait être la plus juste par rapport à la matière trouvée. »
« C’est un peu un hybride entre BRUT et Octobre en termes de coupe et d’inspiration. Pendant longtemps, j’ai cherché un coton vintage, avec une histoire, pour développer ce pantalon et Octobre a finalement trouvé le tissu parfait pour lui donner vie. »
Pantalon Octobre x Brut — 120€
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